Ecrire avec la lumière
Océane, qui participe à l’atelier organisé au Bureau de l’égalité des chances et de la promotion des sciences auprès des jeunes à l’EPFL, s’étonne qu’on puisse «fabriquer soi-même un appareil photo». Son appareil photo se compose d’une boîte en carton noir percé d’un petit trou recouvert d’un couvercle. Derrière le trou, il y a une lentille (comme un verre de lunettes) qui dirige la lumière vers une feuille de papier sensible à la lumière. Faire de la photographie, c’est écrire avec la lumière (du grec photos lumière et graphein écrire). A l’extérieur, les enfants prennent une photo en laissant brièvement entrer la lumière dans la boîte par le trou. Dans une pièce sans fenêtres éclairée avec une lampe rouge, ils plongent le papier dans un bain révélateur et une image apparaît, comme par magie. La «magie» c’est la lumière qui écrit avec une «encre invisible» en réagissant avec les produits chimiques contenus dans le papier. Le révélateur rend visible cette écriture sur le papier: plus le papier a été exposé à la lumière et plus il devient noir. On obtient une image inversée: un négatif! Lynn affirme qu’elle «aime bien développer les photos dans le révélateur».
Du papier photo fait maison
Dans le vieil appareil photo de tes parents, on mettait une bobine de pellicule transparente sensible à la lumière qui donnait ainsi des négatifs. Pendant l’atelier, les enfants font une photocopie de leur négatif sur une feuille de plastique transparent ou dessinent au feutre noir sur une autre feuille. Ensuite, ils réalisent un cyanotype, une sorte de photo dont le principe date de 1842. Protégés par une blouse et des lunettes de chimiste, ils mesurent et mélangent des produits chimiques, puis badigeonnent du papier à aquarelle avec leur mélange photosensible. A ce sujet, Louis déclare qu’il «aime utiliser les produits chimiques pour faire du papier sensible à la lumière». Une fois le papier sec, les enfants fabriquent un «sandwich» avec un carton, leur papier photo, leur négatif et une plaque de plexiglas. Après avoir exposé pendant quelques minutes le «sandwich» sous des lampes UV, ils plongent le papier dans de l’eau vinaigrée. La photo apparaît cette fois en positif, le papier devient bleu là où la lumière a traversé le plastique transparent. Emilie s’exclame avec enthousiasme: «C’est vraiment génial!»
Faisons du cinéma!
Pour faire un film d’animation, il faut des dessins que l’on fait défiler rapidement pour donner aux yeux l’illusion du mouvement. Pendant l’atelier, les enfants décomposent le mouvement d’un personnage dans les cases d’une bande dessinée qu’ils développent en cyanotype. Ils bricolent un zootrope, petit appareil formé d’un tambour percé de fentes dans lequel ils placent leur bande dessinée. En faisant tourner le tambour assez vite, la bande dessinée devient un dessin animé! En regardant à travers une fente, on ne voit qu’une seule image à la fois. Chaque image reste inscrite brièvement sur la rétine, la surface sensible à la lumière qui se trouve au fond des yeux. Lorsque la deuxième image arrive, le cerveau comble le manque d’informations entre les deux images par ce qui lui semble le plus vraisemblable. Ainsi naît l’illusion du mouvement, la même qui transforme une suite de photos en «photos animées» lorsque tu regardes un film au cinéma.
Texte: Rédaction SimplyScience.ch
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