La biodiversité, c’est quoi?
Il s’agit de «la variabilité des organismes vivants», telle que le définit la Convention sur la diversité biologique (Rio de Janeiro, 1992). La biodiversité s’évalue tout autant par le nombre que par la variabilité du patrimoine génétique, des espèces ou des écosystèmes.
Par exemple, une prairie dans laquelle ne pousse qu’une majorité de pissenlits n’est pas considérée comme étant riche du point de vue de la biodiversité. En revanche, s’il y croît également d’autres fleurs (renoncule blanche, plantain moyen, knautie), cette prairie peut être considérée comme riche en biodiversité. Tout dépend alors des indicateurs que l’on utilise: il peut s’agir de la présence de quelques espèces particulièrement rares, ou encore d’un nombre minimal de surfaces riches en espèces peu courantes.
Une aide précieuse pour l’être humain
Il est important de maintenir une grande biodiversité génétique, non seulement pour ce qu’elle représente en soi, mais aussi car elle peut constituer une aide précieuse pour l’Homme. En effet, grâce aux progrès de la science, on découvre encore de nouvelles substances actives, qui pourront servir de médicament, dans le patrimoine génétique d’espèces peu connues. De même, lorsqu’une épidémie se répand dans des cultures agricoles (comme la fusariose du blé), les chercheurs peuvent sélectionner des espèces afin de les rendre résistantes à cette maladie; pour ce faire, ils puisent dans la très grande diversité de patrimoine génétique de cette famille de céréales. Ainsi, les cultures issues de cette sélection subissent moins de pertes en présence de la maladie. La production alimentaire s’en trouve optimisée et le risque de famine réduit.
La discrète, mais non moindre, niche écologique
Quand il s’agit de protéger la biodiversité, l’accent est souvent mis sur la préservation d’espèces particulièrement menacées, ou de milieux écologiques majeurs (par exemple, les zones alluviales). Mais on a tendance à oublier que certaines espèces requièrent des conditions de vie très spécifiques. Par exemple, les orchidées de nos montagnes ont des besoins très précis pour se maintenir. Il leur faut un sol sec, pauvre en nutriments et plutôt calcaire. Elles ne poussent que dans un lieu ensoleillé ou peu ombragé, et en raison de leur croissance lente, supportent mal le pâturage du bétail.
La niche écologique de l’orchidée est définie comme l’ensemble des interactions biologiques (les vaches, les pollinisateurs) et physico-chimiques (sol sec, pauvre, calcaire et situation ensoleillée) nécessaires à la survie et au maintien de cette espèce à long terme. Pour conserver une espèce, on doit donc également protéger sa niche écologique. Dans le cas de l’orchidée, les agriculteurs de montagne sont encouragés à limiter l’apport d’engrais sur leurs terres et à déplacer régulièrement leurs troupeaux afin de conserver un sol relativement pauvre en nutriments.