Comment le produisait-on à l'époque?
Au Moyen-Âge, la soude provenait soit des oasis d’Egypte, soit de la calcination des algues marines. Mais la demande étant supérieure à l’offre, l’Académie des sciences de Paris lança un concours en 1784 pour mettre au point un processus de fabrication de soude à partir de sel marin. Nicolas Leblanc remporta le prix en 1788. Le sel NaCl est d’abord traité par l’acide sulfurique, ce qui le transforme en sulfate de sodium Na2SO4. Puis, calciné avec du charbon, ce Na2SO4 forme du sulfure Na2S, qu’on faisait bouillir avec du calcaire CaCO3. Il restait un dépôt de sulfure de calcium CaS au fond de la cuve, et la solution contenait la soude Na2CO3 qu’on récupérait par évaporation.
Le procédé Leblanc fut supplanté 100 ans plus tard par le procédé Solvay, plus simple et plus efficace. Il consistait à faire barboter du gaz CO2 dans une solution d’eau salée chargée d’ammoniaque. Dans ces conditions, il se dépose du bicarbonate de sodium NaHCO3, qu’on transforme en soude Na2CO3 par simple chauffage à 100°C. Ce processus bouleversa la chimie de l’époque et Ernest Solvay devint l’un des hommes les plus riches de son temps.
Ce procédé fut abandonné dans les années 1980, après la découverte d’une vallée du Wyoming aux USA, dont le sous-sol contient des millions de tonnes de soude.
L’électrolyse de l’eau salée fournit une solution d’hypochlorite de sodium NaClO, connue sous le nom d’eau de Javel, qui est un décolorant et un désinfectant très puissant.