Propriétés chimiques
Le sulfure de molybdène MoS2 a la propriété étrange de posséder une structure lamellaire à faible résistance au clivage. Ceci en fait un lubrifiant solide efficace, même à haute température.
Le molybdène n’est attaqué ni par les bases ni par les acides, sauf par l’acide nitrique. Porté à plus de 800°C, il s’oxyde à l’air en formant le trioxyde MoO3. Ce trioxyde de molybdène est une poudre blanche insoluble dans l’eau, mais soluble dans les solutions de bases comme NaOH. Il se forme alors des molybdates dont la formule peut être très complexe, comme Na6Mo7O24. Le molybdène est même unique en chimie dans la possibilité de former des molécules gigantesques.
En chimie analytique, on utilise le molybdate d’ammonium comme réactif des phosphates. Une solution acide de ce molybdate forme un précipité jaune en présence de phosphate, dont la formule peut être représentée comme formée de 12 molécules de MoO3 et d’une de (NH4)3PO4.
Mais il y a mieux. Le célèbre bleu de molybdène, découvert par Scheele a pu être déterminé avec précision, et correspond à la formule Mo154(NO)14O448H14(H2O)70, selon P. Gouzerh, de l’Actualité chimique de juin 2006. Ce qui est intéressant, c’est que dans ces molécules monstres, tous les atomes de molybdène sont enroulés en une chaîne régulière à l’extérieur d’une roue formée par les atomes d’oxygène.
En biochimie, le molybdène peut être considéré comme un oligo-élément essentiel, car il intervient dans la structure de plusieurs enzymes, dont celle qui permet la dégradation des purines et pyrimidines, et leur transformation en acide urique.