Un cycle naturel
En forêt, quand des feuilles ou du bois mort tombent au sol, ils sont aussi compostés… mais plus lentement que dans un compost créé par l’homme. Le compostage, c’est donc une décomposition biologique accélérée de débris végétaux ou animaux, tels que: épluchures de légumes, paille, excréments, etc. Le produit final issu du compostage est incorporé à la terre du jardin ou des champs. D’une part, le compost tient lieu d’amendement – c’est-à-dire qu’il va améliorer la structure du sol, sa capacité à absorber l’eau et à fixer les éléments nutritifs. D’autre part, il constitue un fertilisant – le compost contient de l’azote et diverses substances qui favorisent la productivité végétale; il restitue également les éléments que perd le sol quand on exporte les cultures. En effet, quand on récolte des choux, par exemple, on prélève aussi des minéraux et des oligoéléments qui doivent être rendus au sol par le compost, sous peine d’appauvrir le sol à plus ou moins long terme.
De la «fumée» sans feu
Le fumier que réalisent les paysans en mélangeant de la paille avec les excréments de leurs animaux est aussi une forme de compost. Le terme «fumier» est d’ailleurs évocateur de la première phase du compostage: la dégradation. Au cours de celle-ci, la température du fumier (ou d’un compost en général, si son volume est assez grand) augmente jusqu’à atteindre les 50-70 °C par l’activité des microorganismes qui se nourrissent des composés les plus facilement dégradables: sucres simples, acides aminés, alcools. Une quantité importante de CO2 est alors rejetée par la respiration de ces microbes, ainsi que de l’eau qui s’évapore avec la chaleur et fait «fumer» le fumier.