Animaux et plantes

Avant de l’éclafer, faisons connaissance avec le moustique

Larves de moustiques du genre Culex

Un groupe de larves de moustiques du genre Culex, têtes en bas. Elles respirent grâce à un siphon à l’extrémité postérieure de l’abdomen. Au centre de l’image, on voit une nymphe (le stade où se déroule la métamorphose en adulte). Image : James Gathany/Wikimedia Commons, Licence CC

Ah, les moustiques ! Bien que ce terme soit utilisé comme surnom affectueux pour désigner un enfant, les moustiques sont désagréables au minimum et un fléau dangereux dans certaines conditions. Apprenons à les connaître.

Petits et agaçants

Le mot moustique en français est inspiré de l’espagnol ‘mosquito’ (petite mouche), qui lui-même vient du latin ‘muscă’ (mouche). Pourquoi donne-t-on aux enfants ce surnom ? En effet les moustiques sont petits et bougent beaucoup.

Les moustiques font partie de la famille des Culicidés. Comme tous les insectes ils possèdent un corps recouvert d’un exosquelette rigide et divisé en trois parties (tête, thorax et abdomen), une paire d’antennes et trois paires de pièces bucales sur la tête, trois paires de pattes et deux paires d’ailes (plus ou moins modifiées selon les insectes) sur le thorax. On reconnaît les moustiques à leurs longues et fines antennes (parfois ramifiées chez les mâles), aux écailles présentes sur leurs ailes et à la longue trompe piqueuse des femelles (voir aussi l’article Au menu, du sang !) qui leur sert également à butiner.

Il y a plus de 3500 espèces de moustiques, qui se différencient par la taille, la forme des ailes et la couleur. Quelques espèces (une dizaine) sont très dangereuses pour l'homme.

Et parfois mortels

Les moustiques vivent dans les régions chaudes et tropicales mais certaines familles de tous petits individus vivent en nuages proches des zones arctiques en mai-juin. Attention au voyage en Laponie pour voir le soleil de minuit !

Mais ce sont les premiers qui peuvent être vraiment dangereux. Certains transmettent de dangereuses maladies comme le paludisme (ou malaria), peut-être la plus connue, mais aussi la filariose, la dengue, le chikungunya ou encore le zika. Lorsque le moustique pique une personne infectée, il absorbe avec le sang les virus, bactéries, protozoaires ou filaires qu’il garde dans son abdomen et transmet lors de la prochaine piqûre mais aussi aux suivantes et parfois même à ses œufs.

Femmes fatales

Ce sont les femelles qui par un battement d'ailes font ce bruit tellement désagréable qui nous empêche de dormir. Elles cherchent à attirer les mâles. Et ce sont toujours les femelles qui nous piquent. Les moustiques se nourrissent du nectar des fleurs (et parfois du jus sucré des fruits mûrs) et par la même occasion transportent le pollen et permettent la pollinisation.

Moustique femelle en train de piquer

Un moustique femelle en train de piquer. Image : smuay/CanStockPhoto

Mais les femelles ont besoin de sang pour emmagasiner des protéines pour leurs œufs. Le sang ne provient pas seulement des humains mais aussi d’animaux. Il faut avoir la peau dure pour leur résister ! En effet, les oiseaux malgré leurs plumes sont des victimes de choix. Cela dépend des espèces de moustiques, ils ont chacun leur préférence et utilisent les victimes à disposition.

Lors de la piqûre, le moustique (la moustique en vérité) nous instille un anesthésiant. Ainsi nous ne sentons rien et les laissons à leur besogne maléfique. Elle nous injecte aussi un fluidifiant pour que le sang soit plus facile à aspirer. L'aspiration se fait au travers d'une sorte de trompe à plusieurs tubes comme pour la géothermie. Un tube injecte les substances et l'autre aspire le sang (voir le dessin dans l’article Au menu, du sang !). Il y a aussi lors de la piqure une substance irritante qui nous fait nous gratter par la suite. Cela n'est en général pas si grave et les personnes vivant dans les régions à moustiques s'y habituent.

Utiles malgré tout

A part polliniser les plantes, comme le cacaoyer ou l’hévéa, les moustiques et surtout leurs larves entrent dans le cycle de 'la vie', ils servent d'aliment à d'autres espèces : araignées, poissons...

Les libellules sont des prédatrices très efficaces. Les salamandres, les grenouilles, les hirondelles, les martinets et les chauves-souris mangent aussi des moustiques.

La femelle moustique pond à la surface de l’eau de 50 à 200 œufs suivant les espèces. Ces œufs lorsqu'il y a de l’humidité se transforment en larves puis en nymphes et sont adultes après 15 jours à un mois. Les larves vivent dans l’eau la tête en bas. Elles respirent par une sorte de « tuba » au bout de la queue qui sort à la surface de l'eau. Les larves, puis les nymphes de moustiques se nourrissent de microorganismes et de déchets organiques. Elles peuvent filtrer jusqu’à 2 litres d'eau par jour.

Il peut y avoir jusqu’à 5 générations en un été ce qui donne à une moustique une descendance de quelques milliers d’individus femelles en un été. Les œufs peuvent résister au sec pendant plusieurs mois et lorsqu'il y a de l'eau éclore rapidement. C'est pourquoi la lutte contre les moustiques consiste à assécher les eaux stagnantes. En hiver certains moustiques adultes peuvent hiberner, mais en général leur existence dure d’un mois à 40 jours.

Ce qui les éloigne

Les moustiques ne pondent pas dans l’eau en mouvement. Ils n’aiment pas non plus le vent, par exemple les ventilateurs sont un bon moyen de les éloigner. Pour éviter les piqures des habits larges et clairs sont à privilégier, ils peuvent cependant piquer au travers d’habits fins et près du corps. Les moustiquaires sont aussi un excellent moyen de s’en prémunir. Il existe de nombreuses substances chimiques répulsives ou insecticides disponibles en lotion, vaporisation ou fumigation. Le problème des insecticides est que d'autres espèces vivantes y sont aussi sensibles, dont les humains.

Il existe aussi des pièges. Les femelles moustiques sont sensibles à la lumière mais surtout aux odeurs et aux molécules que nous rejetons dans l’air : le CO2 de notre respiration, l'acétone et l'acide lactique de notre transpiration. Il semblerait que le sucre dans notre sang ne change pas notre attraction mais une consommation de bière et de fromage l’augmente. Par contre les lampes qui les grillent ne sont pas efficaces, elles tuent surtout les autres insectes ! Et les bracelets anti-moustiques non plus, ils ont un effet trop local.

Envie de tester un piège tout simple qui te permettra de passer des nuits (un peu) plus tranquilles ? Regarde notre expérience.

Texte : Rédaction SimplyScience.ch

Sources :
(1) Vincent Albouy (dessins de Gilles Bonotaux). Paf ! un moustique. Remèdes et trucs naturels antimoustiques. Editions Larousse 2017
(2) Erik Orsenna et Isabelle de Saint Aubin. Géopolitique du moustique. Editions Fayard 2017
(3) Article wikipedia sur le moustique, consulté en août 2017

Créé: 19.04.2018
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