A bord du vaisseau Apollo 8, le commandant Frank Borman accompagné de Jim Lovell en charge de la navigation et Bill Anders, photographe de la mission. C’est donc sept mois avant la mission Apollo 11 et le premier pas de Neil Armstrong sur la lune, que ces trois hommes ont été envoyés en éclaireurs, là où personne n’avait jamais encore été.
La course à la Lune
Les astronautes n’ont eu alors que quatre mois pour préparer leur mission car durant l’été 68, la NASA dut précipiter son programme Apollo informée par les services secrets américains que les Russes s’apprêtaient à envoyer un homme autour de la Lune.
Au mois de septembre, les Soviétiques envoyèrent effectivement la sonde Zond 5 contenant des tortues, quelques drosophiles, des asticots, des bactéries ainsi qu’un détecteur de radiation. Le retour sur Terre ayant été tumultueux pour cet équipage éclectique, les Russes prirent la décision de retarder leur mission habitée.
Il était donc primordial pour les américains de pouvoir enfin reprendre l’avantage dans la course à la Lune.
Une image imprévue devenue célèbre
La mission Apollo 8 débuta le 21 décembre 1968 à 7h51 avec le décollage de la fusée Saturne 5. A son bord, trois astronautes entrés dans l’histoire: premiers hommes à quitter le voisinage de la Terre, à voyager aussi loin dans l’espace, à voir la face cachée de la Lune et à rentrer sur Terre quelques 6 jours plus tard sains et saufs!
Une de leurs tâches principales consistait à cartographier la Lune en vue de repérer le meilleur endroit pour un alunissage futur. Les astronautes étaient tellement absorbés par les relevés topographiques de la Lune, qu’ils faillirent ne jamais voir le lever de Terre. C’est durant la quatrième orbite que Jim Lovell, le navigateur, demanda d’orienter le sextant vers la Lune pour prendre des mesures. Le commandant Borman effectua la manœuvre de rotation du vaisseau et c’est à ce moment précis qu’Anders regarda par un des seuls hublots propres du vaisseau (les autres ayant été salis au décollage par la fonte des panneaux de protection).
Il s’exclama alors: “My God! Wow that’s pretty!” («Mon Dieu, wow c’est joli!»). En commandant consciencieux, Borman lui interdit de prendre une photo car cela ne faisait pas partie du plan de mission; l’histoire ne dit du reste pas s’il était ironique ou sérieux. Quoi qu’il en soit, Anders ne l’écouta pas et demanda à Lovell de lui lancer un film couleur, chargea le film dans l’appareil et prit la photo.
Anders déclara: «Nous sommes partis explorer la Lune, et nous avons découvert la Terre.»
Bientôt le retour sur la Lune?
De retour sur Terre, cette photo devint une des plus célèbres du monde et nous révèle à la fois la beauté, mais aussi la grande fragilité de la Terre dans l’immensité de l’espace. En contre-bas la Lune semble bien triste et inhospitalière et pourtant, en 2018, les agences spatiales du monde entier se préparent à y retourner et à y installer des bases habitables pour les astronautes de demain.
Alors, si à Noël vous levez les yeux au ciel et voyez la Lune, ne manquez pas de penser à ces trois hommes, Borman, Lovell et Anders, les premiers à avoir parcouru la distance de 384’400 km de la Terre à la Lune, et à revenir avec le portrait de notre planète bleue.
C’était il y a tout juste 50 ans…
On connaît mieux l’histoire de la formation de la Lune grâce à une chercheuse suisse qui a analysé des roches ramenées par les astronautes de la mission Apollo 14.
Texte: Martine Harmel, Swiss Space Center, adapté par la rédaction
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