Comment es-tu arrivé à ce choix d’étude?
J'ai commencé à avoir une petite idée de ce que je voulais faire, entre la 3ème et la 4ème année du collège (la fin du gymnase). J'avais alors choisi biologie-chimie comme option spécifique et physique comme option complémentaire.
A quoi ressemble le bachelor en biologie à l'Université de Genève?
La première et deuxième année du Bachelor, sont des cours généraux (maths, physique, chimie et biologie) et il n'y pas encore d'orientation. En 3ème année, les premiers choix doivent se faire et j'ai pour ma part choisi entre autres, un cours de biochimie, de physiologie végétale, de microbiologie et de génétique moléculaire du développement. Ce dernier, est un cours basé sur l'étude des gènes responsables du développement de l'organisme.
Est-ce ce que cela t'as permis d'avoir déjà une idée plus précise de ta future carrière?
Oui les choix que j'ai fait lors de ma troisième année de Bachelor m'ont motivés à continuer dans la voie de la génétique.
Est-ce que tu as rencontré certaines difficultés dans ton cursus?
La différence de niveau après le collège est quand même bien présente en particulier dans certaines branches fondamentales comme la physique et la chimie organique.
En stage de master, est-ce que cela change beaucoup par rapport au bachelor?
Plus ou moins. C'est perturbant au départ, car on a l'habitude des cours en amphi, et là on se retrouve à travailler pour de vrai (et non plus à étudier uniquement la théorie). On a plus d'indépendance, mais aussi plus de responsabilités. J'ai vraiment l'impression de faire quelque chose d'utile.
Comment se déroule ton stage?
Très bien. Je bosse entre 35 et 40 heures par semaine. Au niveau des qualités cela reste assez variable. C'est un boulot plutôt solitaire, mais on a l'avantage d'être entourés de professionnels afin de pouvoir apprendre tout en gardant une certaine indépendance. C'est important de savoir s'organiser pour compléter son cahier de laboratoire, qui comprend les photos, les notes du déroulement des expériences ainsi que les rapports. Il faut par contre être assez à l'aise avec l'anglais, car tout se fait dans cette langue.
Plus précisément, qu'est-ce que tu fais en ce moment?
De manière très synthétique, j'étudie certaines protéines qui lient la frontière Fab7. Cette dernière, correspond à un domaine précis de l’ADN, qui se trouve entre deux régions, situées sur le même chromosome. Ces régions, sont impliquées dans le contrôle de l'expression des gènes homéotiques chez la drosophile (mouche) du vinaigre. Ces gènes déterminent la place des organes et des membres. J'utilise à l'heure actuelle une nouvelle technique de mutagénèse dirigée (mutation ciblée) appelée CRISPR/Cas9.
Et pour les non biologistes?
Je manipule les gènes au travers d'un organisme modèle comme la mouche, pour provoquer et analyser des mutations, afin d'observer leur impact au sein du développement de l'organisme adulte. Les gènes étudiés sont ceux qui régissent la différenciation des segments du corps des mouches.
Où te vois-tu dans quelques années?
Mon premier but est bien évidemment de finir mon master dans de bonnes conditions (c'est à dire en dans un temps imparti), finir mon projet et peut être quitter le milieu académique de la recherche. J'envisage de travailler en entreprise, mais toujours dans le domaine de la génétique.
Comment penses-tu que le sujet de tes études va évoluer par la suite?
J'imagine que la génétique a encore un bel avenir devant elle. Il y a beaucoup à découvrir et à expérimenter dans les branches telles que la biologie ou la médecine. Ces vingt dernières années, on a par exemple vu le développement du séquençage à haut débit, rapide et moins cher, qui a permis d'élargir considérablement le champ de recherche de ces disciplines.