Corps et santé

Peut-on courir toujours plus vite?

Usain Bolt à la finale du 100m aux championats du monde d'athlétisme en 2009 à Thessalonique

Personne n’est aussi rapide qu'Usain Bolt. Ce fut encore le cas aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, où il a
gagné trois médailles d'or. Photo Ververidis Vasilis/Shutterstock.com

100 mètres en 9,58 secondes! C’est actuellement le record du monde, réalisé en sprint par Usain Bolt, athlète jamaïcain, lors des championnats du monde d'athlétisme de Berlin en 2009.

Lors de son record, l’homme le plus rapide du monde a couru à une vitesse moyenne de 37,58 km/h, avec une pointe à 44,72 km/h. Il peut concourir avec un cheval au galop! Un guépard par contre le dépasse facilement, lui qui peut atteindre une vitesse de 110 km/h.

Le seuil magique des 10 secondes

Seuls les sportifs les plus performants arrivent à courir les 100 mètres en moins de 10 secondes. La plupart sont d'origine africaine. Le Français Christophe Lemaitre est jusqu'ici le seul coureur blanc à avoir franchi le seuil des 10 secondes. Aucune femme n'a réussi jusqu'à présent. Y-a-t-il donc des caractéristiques corporelles qui permettent à un ou une sportif⸱ve d’être particulièrement rapide?

Pourquoi les Africains sont-ils de meilleurs sprinters que les Européens ou les Asiatiques?

Une théorie postule que les sprinteurs ayant un haut centre de gravité (c'est à dire les coureurs dont le nombril se trouve très haut) sont particulièrement rapides. Selon une étude, certaines populations d'Afrique ont le nombril situé environ trois centimètres plus haut pour la même taille. En outre, les individus appartenant à ces populations auraient les hanches plus étroites, le calcanéum (un os du pied) plus long et moins de graisse sous-cutanée que les autres, et donc seraient mieux équipés sur le plan anatomique pour le sprint.

Les femmes sont également défavorisées par rapport aux hommes en ce qui concerne la vitesse, en raison de leur morphologie. Elles possèdent moins de muscles, plus de graisse corporelle et des hanches plus larges. Les sprinteuses sont donc désavantagées par rapport aux sprinteurs.

Fibres musculaires «rapides»

Une autre condition essentielle pour être un bon sprinteur est d'avoir une proportion élevée de fibres musculaires «rapides». Celles-ci réagissent très rapidement et fortement, mais ne peuvent maintenir la force ou rester contractées qu'un court moment. Elles peuvent être fabriquées par un entrainement adéquat, mais certaines personnes naissent avec déjà plus de fibres rapides que les autres. Ces personnes reçoivent peut-être le don du sprint dès le berceau.

La victoire grâce à de longues jambes et des pieds agiles

Qu'en est-il d'Usain Bolt ? Encore récemment, on pensait que les coureurs de petite taille étaient avantagés du fait de leur masse corporelle inférieure qui leur permet d'accélérer plus facilement. Mais Usain Bolt mesure 1,96 m et distance quand même tous les autres. Cela est peut-être dû à ses longues jambes et à sa foulée de 2,44 m, grâce auxquelles il parcourt la même distance que les autres coureurs en moins de pas. De plus, ses pieds peuvent se fléchir et se tendre très rapidement, ce qui fait qu'il a besoin d'un contact au sol plus court que ses concurrents.

Mais, que l'on soit noir ou blanc, que l'on mesure 1,96 ou 1,73 m, ce qui est sûr en tout cas, c'est que la réussite au sprint est liée au plaisir de courir, à la motivation et à l'entrainement.

Existe-t-il une «limite de vitesse» humaine?

Quelle vitesse pourrons-nous encore atteindre? Il y a quelques années, des biomécaniciens ont prétendu que personne ne pourrait courir le 100 mètres en moins de 9,7 secondes. Mais Usain Bolt est arrivé, et tout a changé. Le professeur de mathématiques Matthias Ludwig a fait aussi des calculs et est parvenu à une limite de 9,55 secondes. Bolt est en est déjà très proche...

L'être humain aspire toujours à de nouveaux records et ne se laissera guère arrêter par une limite de temps prédéterminée. Qui sait, un sprinter parcourra peut-être un jour le 100 mètres en 8,99 secondes comme le prédit le spécialiste en sciences du sport John Brenkus.

 

Dernière modification: 05.08.2024
Créé: 23.01.2014
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