La musique moderne
A partir de la Renaissance, cette manière de construire la musique devint véritablement problématique suite à l’avènement de la polyphonie, cette technique consistant à jouer simultanément plusieurs notes afin de former des intervalles harmoniques. L’accord parfait majeur, qui est à la base de l’harmonie, superpose une fondamentale 4, une tierce majeure 5 (rapport à la fondamentale: 5/4 = 1.25) et une quinte (rapport à la fondamentale: 3/2 = 1.5). Par exemple, l’accord de do majeur est composé de do, mi et sol. La tierce est un intervalle qui, au même titre que la quinte, sonne agréablement à l’oreille. Or, la tierce n’apparaît pas dans le cycle des quintes – ou plutôt, la tierce est approchée par la succession des quintes comme l’est l’octave, de manière imparfaite:
Cela ne signifie pas que la tierce soit un intervalle plus grand que la quinte, mais que la succession de 4 quintes (l’écart entre fa et la par exemple) est proche d’une tierce.
L’impossibilité d’obtenir des tierces justes avec la gamme pythagoricienne a eu pour conséquence de reléguer la tierce au rang des intervalles «impurs» durant tout le Moyen-Âge (voir la vidéo). Pour pallier ce problème, on fit un compromis en créant les tempéraments mésotoniques. Cet artifice consiste à diminuer légèrement le rapport 3/2 de la quinte naturelle afin de tomber exactement sur une tierce majeure après 4 quintes. Seulement, en accordant les instruments ainsi, la quinte du loup devient encore plus prononcée. De plus, les intervalles entre les différentes notes n’étant pas égaux, on ne peut pas transposer d’une gamme à une autre – par exemple décaler la mélodie do-mi-sol d’un demi-ton vers le grave donnerait si-ré#-fa# – sans «tordre» la mélodie.
Dans le système musical actuel, on a choisi un autre compromis: le tempérament égal. Il consiste à diviser l’octave en douze intervalles égaux, appelés demi-tons chromatiques. De cette manière, toutes les transpositions sont possibles sans altérer la mélodie. Mais de l’autre côté, les intervalles ne sont plus purs – comme dans l’accord pythagoricien, ou dans une moindre mesure avec le tempérament mésotonique. A chaque compromis ses avantages et ses inconvénients.
Texte: Rédaction SimplyScience.ch
Sources:
Pourquoi les mathématiques ? Chapitre 4: La portée mathématique, Rémi Coulon, Ed. Ellipses.
7 notes dans la gamme… Toujours? Pourquoi?
Les mathématiques de la musique (avec Vled Tapas) — Science étonnante #41
Kaamelott, Livre II: La quinte juste.