L’air est constitué de 78% d’azote, sous forme moléculaire N2. Il a été découvert en 1770 par Scheele, après élimination du dioxygène O2 de l’air. Comme ce gaz résiduel n’entretient ni la combustion ni la vie, les animaux qu’on y introduit y meurent d’asphyxie, d’où les noms français et allemand d’azote et Stickstoff. Quant à la nomenclature anglaise, elle se réfère à un composé à base d’azote, qui est le nitre, nom du salpêtre en grec.
Une molécule à la base de nombreux explosifs
Le salpêtre est le nom commun du nitrate de potassium KNO3, qui se forme spontanément sous forme d’efflorescences blanchâtres sur les murs des étables et des écuries humides, à partir d'excréments animaux. D’où son nom de sal petrae, ou sel des pierres. Le salpêtre est le constituant principal de la poudre noire, qui est le plus ancien explosif connu.
La poudre noire est constituée de 75% de salpêtre, le reste étant du charbon et du soufre. On ne l’utilise plus comme explosif, mais dans les feux d’artifice et en pyrotechnie. Mais il vaut la peine de remarquer que tous les explosifs découverts plus tard contiennent des atomes d’azote, comme la nitroglycérine et le TNT.
Un atome essentiel à la vie
L’azote est le plus important constituant de l’air, et le 5e élément le plus abondant dans l’univers. C’est aussi un élément essentiel au maintien de la vie. Tous les êtres vivants doivent se procurer des atomes d’azote pour construire les acides aminés, puis les protéines dont ils sont constitués. La plus importante source d’atomes d’azote se situe dans l’air, qui en dispose de réserves pratiquement inépuisables, sous forme de molécules N2. Mais la plupart des êtres vivants sont hélas dans l’impossibilité de l’extraire de l’air, car la molécule N2 est inerte à température et pression atmosphériques. Ils doivent donc vivre aux dépens des molécules azotées en provenance d’autres êtres vivants.
Il existe toutefois une exception: les légumineuses (trèfle, luzerne, haricot). Les racines de ces plantes possèdent des nodules occupées par des bactéries qui sont capables d’assimiler l’azote de l’air, et de fabriquer des acides aminés en échange des aliments que lui fournit la plante.