As-tu pu acquérir une expérience pratique?
Oui, l’avantage de ces études est qu’en plus des cours théoriques nous avons beaucoup de travaux pratiques dans toutes les matières, ce qui permet d’acquérir une certaine expérience. De plus, j’ai fait un stage l’été passé à la fin de mon bachelor au sein de la police scientifique française à Lyon, dans la section «identification de la personne». J’y étais pendant 6 semaines ce qui m’a permis d’être vraiment immergée dans la réalité du terrain.
En quoi consistait ton stage?
J’ai été chargée d’un projet de recherche sur les solvants présents dans des solutions utilisées en routine dans les services de police scientifique pour la révélation de traces papillaires (traces digitales). Les solvants actuels sont relativement toxiques, ce serait bien de les remplacer afin d’être plus respectueux de l’environnement et de mieux protéger la santé de l’opérateur. A la suite de ces recherches, qui ont été concluantes, un rapport est en cours de rédaction afin de faire valider la méthode par la direction. Par ailleurs, des recherches complémentaires sont effectuées afin d’observer l’impact de ces solvants sur l’ADN contenu dans les traces qu’ils permettent de révéler.
Alors, est-ce comme dans les séries à la télé?
Etant immergée dans le laboratoire où sont traitées toutes les affaires, j’ai pu me rendre compte de comment se déroulent réellement les différentes analyses, et cela diverge énormément de la fiction! En effet, il y a beaucoup de démarches à faire, de procédures à respecter, ce qui donne des délais parfois considérables au traitement des pièces reçues. De plus, je me suis rendue compte qu’à l’Institut de police scientifique de l’Ecole des sciences criminelles de Lausanne nous avons beaucoup de chance de disposer de tout ce matériel d'analyse… Les budgets étant ce qu’ils sont, l’équipement à Lyon était plus modeste que celui auquel nous avons accès ici à l’institut.
Quel bilan fais-tu de cette expérience?
J’ai beaucoup aimé le fait que l’on me confie un projet tel que celui-là, dans le sens où je sais que cela va permettre de faire évoluer les choses au sein de la police scientifique. J’ai apporté ma pierre à l’édifice en quelque sorte! Ce stage a vraiment été une expérience bénéfique. L’équipe était par ailleurs très sympathique et c’était agréable de voir une aussi bonne ambiance de travail.
Comment imagines-tu le passage à la vie professionnelle?
J’envisage de faire un doctorat, par conséquent je pense que le passage à la vie professionnelle va se faire «en douceur». Par ailleurs, on se fait de nombreux contacts pendant les stages. Ces personnes nous proposent souvent des postes par la suite, ils nous «surveillent» d’une certaine manière.
Comment vois-tu ton futur métier?
Je pense qu’il sera très varié dans le sens où c’est un métier qui bouge énormément. De plus, je ne pense pas que l’on reste au même poste toute sa vie. Au contraire, c’est un métier où il faut savoir s’adapter mais aussi saisir les opportunités de promotion.