Pourquoi avez-vous étudié la médecine?
J'ai toujours eu une certaine curiosité envers le corps humain. Comme enfant, je me demandais souvent de quoi le corps humain était fait et comment il marchait. En suivant des études de médecine, j'espérais obtenir des réponses à ces questions.
Le cerveau et les rêves, un sujet qui vous passionne depuis toujours?
Oui. Les rêves ne cessent de m'émerveiller. Pourquoi rêve-t-on? Comment notre cerveau est-il capable de créer de si longues et si bizarres histoires toutes les nuits, si rapidement et de façon totalement involontaire? J'ai décidé d'orienter mes recherches sur ce thème pour obtenir des réponses à ces questions.
Qu’est-ce qui vous a plu ou déplu pendant vos études?
J'ai adoré mes études de médecine. Je me rappelle de nombreux moments de satisfaction et de plaisir, quand j'ai commencé à comprendre le fonctionnement d'un organe par exemple, ou le mécanisme à la base d'une maladie, ou quand j'ai pu examiner la première fois un patient. Bien sûr, il faut travailler beaucoup et apprendre à bien gérer le stress, mais dans l'ensemble je dirais qu'on est largement récompensé.
Que vous a apporté votre séjour aux États-Unis?
J'ai décidé d'aller aux États-Unis pour travailler dans un laboratoire de recherche qui était à la pointe dans l'étude des rêves et de la conscience. J'ai pu apprendre de nouvelles techniques d’investigation pour étudier les rêves et voir comment on fait de la recherche à un haut niveau. Ce séjour m'a ouvert l'esprit et m'a fait connaître beaucoup d'autres chercheurs du monde entier avec qui je peux échanger des idées.
Vous êtes médecin, mais aussi chercheuse. Pourriez-vous décrire ces deux aspects de votre métier?
Pendant 50% de mon temps, je vois des patients qui ont des troubles du sommeil, comme par exemple des personnes qui n'arrivent pas à dormir ou au contraire qui dorment trop, ou qui ont des comportements particuliers pendant la nuit qu'on appelle des parasomnies. Je les examine et leur fais passer des tests du sommeil pour arriver à un diagnostic et pouvoir leur proposer une thérapie. Pendant l’autre moitié de de mon temps, j'essaie de comprendre les conditions associées à des rêves ou des comportements inhabituels en lien avec les rêves. Je propose à ces personnes de participer à des projets de recherche, pendant lesquels j'enregistre leur activité cérébrale et les réveille pour leur demander à quoi elles étaient en train de rêver. J'essaie ensuite de trouver une correspondance entre le type de rêve et le tracé d'activité cérébrale.