La personne malvoyante porte alors des lunettes équipées d’une caméra qui retranscrit ce qu’elle capte dans l’implant posé chirurgicalement à même la rétine. Cet implant est fait de milliers de petites électrodes qui stimulent localement la rétine neurale pour qu’elles construisent une image à partir de celle de la caméra.
Malheureusement, pour l’instant, ce type d’implant ne permet qu'une récupération médiocre de la vision. Le problème principal provient de la fovéa de la rétine, c'est l'endroit où la majorité de la vision se fait. Cette région est si petite qu’il est difficile de la stimuler précisément avec nos électrodes actuelles. Cela cause une résolution insuffisante, la personne ne peut pas voir des choses précises, comme lors de la lecture, par exemple.
Des "panneaux solaires" dans l’œil!
Les chercheur-e-s de l'EPFL ont eu une nouvelle idée. Ils ont pensé à mettre des cellules photovoltaïques à la place des électrodes. Tu connais sûrement les cellules photovoltaïques, elles sont utilisées dans une autre technologie : les panneaux solaires! Elles sont constituées d'un matériau qui a la particularité de transformer les rayons lumineux… en électricité. L’avantage de ces cellules est qu’elles sont beaucoup plus petites que les électrodes classiques. On peut donc en mettre beaucoup plus dans la même taille d’implant, ce qui augmente la résolution.
Ainsi va naître une nouvelle génération de prothèse rétinienne sans fil. Cela fonctionne sur le même principe : le patient porte des lunettes avec une caméra qui retransmet à l’implant l’image qu’elle voit. L’implant posé sur la rétine est dans ce cas un fin feuillet contenant les cellules photovoltaïques.
La différence réside dans la manière dont l’information est transmise. Sur la prothèse « classique », c’était par câble électrique. Sur cette prothèse, c’est par rayons lumineux! En effet, la caméra est reliée à un appareil qui émet des rayons lumineux précis qui frappent l’implant à un endroit précis. Dès que les cellules photovoltaïques sont stimulées par un rayon lumineux suffisamment fort, elles émettent un petit courant électrique sur place, ce qui active la rétine neurale et recrée une image!
Cette nouvelle génération d’implants est encore en cours de développement et sera prochainement testée sur l’humain. La route est encore (très) longue pour les prothèses rétiniennes, mais il y a bon espoir de pouvoir aider, dans l’avenir, les personnes atteintes de cécité grâce à cette technologie.